Archives pour la catégorie Lectrice Charleston 2017

Aux livres exquis – Fanny Vandermeersch

Mon avis :

J’ai été assez vite plongée dans l’histoire de l’auteur. On suit le quotidien d’une femme, Chloé, (que je suppose trentenaire) qui a deux enfants et un mari. Bien sûr des changements importants vont survenir au cours du roman qui vont perturber son quotidien et apporter une vie nouvelle. Ce livre met en avant le rôle d’épouse et de mère, combien il est parfois difficile de jongler entre les deux mais aussi de vouloir être indépendante en ayant un travail. Cette histoire est tout de même plus profonde puisqu’on en apprend un peu plus sur le passé de Chloé ce qui lui permet de construire entièrement. Puis il y a un dernier thème assez central dans le roman, le thème qui, pour moi, dirige et regroupe les autres, le café littéraire. Tout démarre à partir du moment où Chloé franchit la porte de ce café littéraire. En lisant les descriptions faites par l’auteur j’avais l’impression d’être moi-même immergée dans l’ambiance de ce café et d’être une cliente parmi les autres. Toutefois, j’aurai bien aimé que le roman soit plus long et que les éléments sur le passé de Chloé soient plus exploités, ici, j’avais plus l’impression qu’ils étaient survolés.

Concernant les personnages, j’ai bien aimé Chloé qui est un personnage au caractère fort et qui fait tout pour son bien-être et fait passer ses enfants avant tout le reste. Les enfants auraient pu être plus présents car ils apportent un peu plus de fraicheur au livre. Ensuite il y a Thierry, son mari qui est finalement peu présent dans le livre. Clara, qui est la meilleure amie de Chloé est très drôle et a toujours le mot pour faire sourire son amie. Elle est entièrement dévouée à leur amitié. Elle a un côté un peu folle mais attachante. David et Tristan sont les deux personnes qui s’occupent du café littéraire. Ils ont un caractère opposé : David est assez distant et peu joyeux alors que Tristan aime rire et fait toujours en sorte que tout le monde se sente bien.

Concernant l’écriture, j’ai beaucoup aimé les descriptions et les dialogues, ce livre se lit vraiment très vite. C’est un moment un peu cocooning et je pense même que ce roman a un côté feel-good. Il y a aussi des touches d’humour qui permettent de bien détendre l’atmosphère quand celle-ci devient un peu plus sérieuse.

Publicité

Les lendemains avaient un goût de miel – Marlène Schiappa


Résumé : Justine rentre en train de Milan où elle a réglé avec ses filles et ses deux sœurs la succession de leur arrière-grand-mère. Surprise : alors que toute la famille roule
sous le luxe, elle-même hérite uniquement d’une vieille boîte en carton, remplie de babioles et d’un carnet abîmé… Elle plonge alors dans la vie de « Jolie Rose » qui lui raconte sa vie à travers les objets de cette boîte : son enfance à la fin du XIXe siècle façon La Petite maison dans la prairie à Dijon, sa famille misérable mais soudée, le retour des soldats en 1918, les concours d’écriture, les promenades avec ses sœurs, sa rencontre avec un diplomate italien… Elle se remémore par écrit tout ce qui l’a menée à une photo jaunie de « jour heureux de ses fiançailles », en 1927. Les confidences posthumes de son aïeule font écho à sa propre vie : Justine, star de la blogosphère, découvre la vie de mère célibataire et fauchée. Mais quel message Jolie Rose veut-elle lui transmettre depuis le passé ? Pourquoi une chanson revient-elle sans cesse dans le récit de son aïeule ? Et qui est ce mystérieux voisin de train, Lorenzo ? Peut-il l’aider à retrouver son véritable héritage ?

 

Mon avis :

 

J’aime beaucoup les romans de famille. Ici la famille est au cœur de l’intrigue. Je pense qu’on aimerai tous savoir comment étaient nos ancêtres, ce qu’ils faisaient etc.. c’est un sujet qui me passionne. Le roman raconte l’histoire de ma narratrice, qui vit à notre époque mais qui apprend à travers des lettres que son arrière grand-mère lui a léguées, le passé de sa famille. Comment son arrière grand-mère a rencontré son mari, sa vie lorsqu’elle était jeune etc.. J’aime beaucoup ce côté historique dans les romans de famille car souvent certains éléments permettent de bien situer l’époque et d’être totalement immergé dans la vie des personnages. J’aime beaucoup l’idée de départ de savoir le passé de la famille de la narratrice au travers d’une boite pleine de souvenirs. Les lettres permettent de laisser une trace de nous sur terre, bien plus qu’un e-mail qui est très impersonnel, je trouve. Rose, l’arrière grand-mère de la narratrice, raconte sa jeunesse, sa vie chez elle, la guerre qui fait rage et les conséquences sur leur vie, leur entourage etc.. C’est une belle histoire de famille très intéressante j’aurai d’ailleurs aimé que le livre soit plus long pour découvrir beaucoup plus de détails. Le thème des souvenirs est omniprésents, aussi bien à travers la boite pleine d’objets que l’effet de la guerre sur les personnages et les ravages qu’elle créée. Il y a aussi une très belle histoire d’amour qu’on voit naitre et s’épanouir dans le roman. Un roman certes un peu court mais qui nous fait passer par une palette d’émotions à travers les souvenirs des personnages.

Concernant les personnages il y en a tellement qu’il serait difficile de parler de chacun, en tous les cas je les ai trouvés bien travaillés avec chacun une identité propre qui permet de mettre un visage sur un nom. Rose, est une jeune femme courageuse qu’on ne peut qu’apprécier.

Concernant l’écriture, je l’ai trouvée simple, dans le bon sens du terme. Les pages défilent très vite, j’ai lu ce roman en une après-midi aussi j’ai vraiment été embarquée par l’univers et la plume de l’auteur.

Lait et miel – Rupi Kaur


Résumé : Construit autour de courts poèmes en prose, Lait et Miel parle de survie.
De l’expérience de la violence, des abus sexuels, de l’amour, de la perte et de la féminité.
Le recueil comprend quatre chapitres, et chacun obéit à une motivation différente, traite une souffrance différente, guérit une peine différente.
Lait et Miel convie les lecteurs à un voyage à travers les moments les plus amers de l’existence, mais y trouve de la douceur, parce qu’il y a de la douceur partout si l’on sait regarder.

 

Mon avis :

Le livre est composé de quatre parties : souffrir, aimer, rompre, guérir. Chaque partie aborde des thèmes différents qui sont déjà compris dans le titre mais les différentes parties se rejoignent aussi en parlant de la condition de la femme en général. La première partie met en avant la souffrance à travers la thématique du viol et le fait que le violeur ne se rend absolument pas compte du mal qu’il fait. La seconde partie met en avant le fait que le mari trompe sa femme et que la femme cherche assez vite une excuse à la conduite du mari. La troisième partie parle du fait qu’il vaut mieux être seule qu’accompagnée d’une personne qui ne nous respecte pas. Et pour finir la troisième partie fait passer des messages sur la condition de la femme et la manière dont les hommes en général perçoivent la femme.

Dans ce livre il y a de nombreuses illustrations. J’ai trouvé qu’assez souvent les dessins avaient un côté enfantin. Pour la première partie : souffrir, cela correspond peut-être au fait que l’auteur parle de l’enfance. Les dessins sont assez simples, avec des traits au crayon mais assez subjectifs. Honnêtement je suis restée extérieur à l’histoire de ce livre. C’est un livre de poèmes libres (vers libres et pas forcément de rimes). Pour être franche je suis assez insensible à la poésie moderne. J’aime les règles qu’il faut respecter dans la poésie classique tout comme pour le théâtre. De plus, ici il y a de l’érotisme assez omniprésent, mais un érotisme peu charmant et valorisant, je l’ai trouvé un peu vulgaire même par moments de par le vocabulaire et les illustrations. Au final je suis restée assez extérieure à l’histoire que l’auteur présente et j’ai eu du mal à trouver une véritable poésie à ce récit. Toutefois, j’ai aimé certains messages que l’auteur fait passer dans son livre et certaines tournures de phrases. L’auteur fait passer le message que la femme peut vivre sans l’homme et n’est en aucun cas l’objet de l’homme (qu’il soit le père, le mari etc..). La femme est indépendante et sait se relever après des épreuves.

La fille qui aimait les abeilles – Santa Montefiore


Résumé : 1973. Trixie Valentine est amoureuse du leader d’un groupe anglais de rock qui passe l’été sur la petite île au large de Cape Cod (Massachusetts) où elle a grandi. La jeune femme en a assez de sa vie isolée, et rêve des grandes villes du monde. Elle a prévu de quitter l’île à l’automne avec Jasper ; après tout, elle ne veut pas finir comme sa mère, Grace, qui s’occupe des jardins des grands propriétaires depuis qu’elle a quitté l’Angleterre avec son mari, Freddie, à la fin de la guerre. Trixie ne comprend pas non plus l’obsession de sa mère pour les abeilles, et pourquoi elle les regarde s’affairer autour des ruches.

1937, l’Angleterre se prépare à la guerre, et la jeune Grace Hamblin est sur le point de se marier. Mais alors qu’elle est sur le point de s’engager avec Freddie Valentine, elle est déchirée entre cet amour de jeunesse et le superbe aristocrate qu’elle ne pourra jamais épouser, malgré son amour débordant pour lui. Le prix à payer pour faire le bon choix est énorme, et elle transporte sa douleur de l’autre côté de la planète, où Freddie, revenu gravement blessé de la guerre, amène également sa propre douleur, mais aussi un énorme secret.

 

Mon avis :

Au début de ma lecture j’ai eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire mais une fois deux ou trois chapitres lus j’ai été embarquée par le récit. L’histoire se passe entre deux époques : les années 1930 et les années 1980-1990. Même si j’ai aimé les deux périodes j’ai préféré celle qui se passe dans les années 30. J’adore les romans historiques et pouvoir me plonger dans une époque que je n’ai pas vécue. Dans les années 30 on suit Grace, qui vit avec son père qui est apiculteur et jardinier pour le domaine de la famille, Penselwood. La romance est au cœur du roman mais l’auteur fait évoluer le personnage de Grace qui devient une femme et qui veut s’émanciper de sa condition de fille au foyer. Elle a un père aimant qui l’aide à faire ce qu’elle veut. Pendant cette période la seconde guerre mondiale est présente dans le roman. On voit alors les femmes prendre la place des hommes aux champs, à la ferme etc.. Les femmes deviennent alors  indépendantes. On ressent aussi le malheur que cause cette guerre sur les familles, la vie du peuple mais aussi la difficulté pour les soldats d’être sur le front loin de leurs proches à risquer leur vie à chaque instant. Dans l’époque plus proche de la nôtre on suit Trixie, qui est la fille de Grace. Elle a un sacré caractère et se bat pour vivre ses rêves. Elle va partir à la recherche du passé de sa famille en découvrant des objets qui l’intrigue. Ce roman traite pour moi de l’émancipation de la femme au travers des deux époques où l’on peut constater de nombreuses différences. Il traite aussi de la dureté de la guerre, de s’adapter à une vie différente et de la différence entre les classes sociales. L’amour est omniprésent sans tomber dans la mièvrerie.

Concernant les personnages, j’ai beaucoup aimé celui de Grace qui possède un caractère bien à elle. Elle est assez têtue et volontaire. Au début du roman elle est assez rêveuse mais pendant son évolution son caractère va devenir un peu plus secret et réaliste. Trixie est une femme pleine d’ambitions qui montre même un caractère féministe mais reste tout de même rêveuse, ce qui la rapproche de sa mère. Freddie, est un homme finalement assez mystérieux. On sait ce qu’il a vécu sans pour autant le connaître en profondeur. Je ne parlerai pas des autres personnages pour éviter les spoilers et laisser les lecteurs découvrir ce roman.

Concernant l’écriture je l’ai trouvée fluide et très agréable. J’ai été transportée par ce récit et les descriptions de l’auteur que ce soit concernant les deux époques mais aussi les paysages et la manière dont on s’occupe des abeilles et des fleurs. L’auteur différencie bien les classes sociales et le fossé qui les sépare. L’histoire m’a passionnée et j’ai été émue par la vie de ses personnages.

 

Les larmes de la liberté – Kathleen Grissom


Résumé : En 1810, James Pyke, 13 ans, fils d’un planteur et d’une esclave, fuit sa Virginie natale. Vingt ans plus tard, le jeune homme, qui a toujours caché le secret de ses origines, a intégré la haute société de Philadelphie et vit une passion avec une ravissante aristocrate, Caroline. Mais celle-ci tombe enceinte et, rapidement, son père menace James.

C’est alors que Pan, serviteur et petit protégé du jeune homme, est enlevé et vendu comme esclave en Caroline. James décide de partir à sa recherche. Pourtant, dans cette Amérique sudiste impitoyable, il sait que sa tête est toujours mise à prix. Parviendra-il à sauver Pan au péril de sa vie ? Retrouvera-t-il Caroline, son grand amour et la mère de son enfant ?

Mon avis :

Voici une nouvelle lecture en partenariat avec les Editions Charleston. Et c’est mon premier coup de cœur pour ce partenariat !

L’histoire se passe au 19ème siècle, aux Etats-Unis. On suit James Pike peu après des évènements qui ont bouleversé sa vie. On le voit évoluer et le roman reprend lorsqu’il est plus grand. En parallèle nous suivons d’autres personnages notamment Pan, un jeune garçon noir. J’aime les récits qui se composent de plusieurs voix différentes. Cela permet d’avoir un point de vue plus complet sur les évènements. Ce roman ne m’a pas du tout déçue sur ce point car les deux personnages sont très importants. Certes, le personnage principal reste James ou Jamie (vous comprendrez le pourquoi de ce nom) mais Pan a une grande importance et influence sur les évènements. L’esclavagisme est au cœur de ce roman. Je suis loin d’être une experte sur ce sujet. C’est une période que je déteste et qui me remplit de haine pour « l’homme blanc » de cette époque. En quoi la couleur d’un homme fait qu’il soit inférieur à nous ? Je ne comprendrai jamais cette pseudo logique.. Ce roman traite de cette époque difficile avec brio. On suit plusieurs points de vues différents sur cette période et c’est très intéressant de voir le point de vue des classes moyennes, élevées et pauvres. Ce roman m’a donné envie de pleurer à de nombreuses reprises devant tant de cruauté mais il montre aussi que chaque homme peut avoir son opinion et que la liberté n’a pas de prix..

Concernant les personnages je ne parlerai que des deux déjà cités au-dessus pour laisser au lecteur la surprise concernant les autres personnages.  James, est un personnage très attachant étant enfant, et adulte on ne peut rester insensible à son charme. Il est des réactions humaines et parfois il a fait des choses que je ne comprenais pas mais justement ça le rend plus réel : l’Homme est loin d’être parfait ! Il est courageux mais il sait aussi avoir peur, il est volontaire et aime se faire discret. Au fil de ma lecture j’ai compris son caractère complexe et j’ai beaucoup aimé son personnage. Puis il y a Pan, on ne peut que l’aimer. Un petit garçon adorable qui a vécu de nombreuses difficultés. La vie ne lui a pas fait de cadeau mais malgré son jeune âge il essaie de s’en sortir et de voir les bons côtés.

Concernant l’écriture je l’ai trouvée très prenante. J’ai littéralement dévoré ce roman. Kathleen Grissom décrit cette période avec brio et sait y mettre des sentiments sans tomber dans la mièvrerie : l’émotion est dosée avec justesse. Les descriptions sont bien détaillées tout en laissant le lecteur s’imaginer des détails.

En quelques mots : Un coup de cœur pour ce roman qui m’a fait pleurer. L’auteur met en avant l’esclavagiste avec une justesse et une vérité saisissante. Des personnages touchants et une histoire dont on ne peut rester insensible.